En 2019, le SAPEA Report dressait un constat alarmant : aujourd’hui les microplastiques sont présents dans presque tout l’environnement : les océans, les eaux douces, le sol, l’air…
Même s’il est
difficile, voire impossible, de connaître précisément la quantité de microplastiques
du fait de leur distribution variable et difficile à modéliser, des études sont
régulièrement menées notamment dans les océans. En mai 2020, de nouvelles
recherches estimaient que le nombre de microplastiques dans les océans
pourraient être compris entre 5 et 125 trillions. Ces chiffres semblent
cohérents avec ceux énoncés un mois plus tôt, par un autre groupe de recherche
qui révélait avoir enregistré le plus haut niveau de microplastiques jamais
mesuré : jusqu’à 1,9 million de particules par mètre carré au fond de la mer
Méditerranée. Cela ferait d’elle la mer la plus polluée au monde par les
microplastiques.
Ces particules solides de polymères synthétiques pourraient paraître inoffensives du fait de leur petite taille (entre 1µm et 5mm), mais il s’avère que l’écosystème peine à les absorber et à les éliminer. En effet, la biodégradation qui est le processus de destruction de la chaine polymère et de sa conversion en petites molécules (dioxyde de carbone, eau…), nécessite un ensemble de conditions (micro-organismes appropriés, température, pH et salinité adéquats) qui ne sont généralement pas rassemblées dans l’environnement naturel. Ainsi, les microplastiques ont tendance à persister et à s’accumuler dans l’environnement, se dégradant seulement en microplastiques plus petits ou en nanoplastiques (taille <1µm).
Ces particules solides de polymères synthétiques pourraient paraître inoffensives du fait de leur petite taille (entre 1µm et 5mm), mais il s’avère que l’écosystème peine à les absorber et à les éliminer. En effet, la biodégradation qui est le processus de destruction de la chaine polymère et de sa conversion en petites molécules (dioxyde de carbone, eau…), nécessite un ensemble de conditions (micro-organismes appropriés, température, pH et salinité adéquats) qui ne sont généralement pas rassemblées dans l’environnement naturel. Ainsi, les microplastiques ont tendance à persister et à s’accumuler dans l’environnement, se dégradant seulement en microplastiques plus petits ou en nanoplastiques (taille <1µm).
Deux catégories de microplastiques sont à distinguer :
- Les microplastiques primaires qui sont fabriqués directement à micro-échelle pour être utilisés dans des applications particulières. C’est le cas des microbilles utilisées dans les produits cosmétiques par exemple.
- Les microplastiques secondaires qui sont issus de l’abrasion de certains produits lors de l’utilisation ou issus de la dégradation et de la fragmentation d’un plastique plus gros rejeté dans l’environnement.
Un des premiers
impacts nocifs de la présence de microplastiques dans les océans est que cela
peut interférer avec sa capacité à absorber et à séquestrer le dioxyde de
carbone. Or, les océans sont les principaux puits de carbone de la planète.
Dans les faits, la pollution par les microplastiques va affecter le phytoplancton, en réduisant sa capacité à fixer le carbone par le procédé de photosynthèse et le zooplancton, en affaiblissant sa reproduction l’empêchant ainsi de transférer le carbone dans l’océan profond. Il s’avère que, dans certaines zones de la Mer Méditerranée, les quantités de microplastiques sont identiques à celles du zooplancton. Celui-ci étant consommé par les poissons, l’impact sur leur alimentation est direct.
Dans les faits, la pollution par les microplastiques va affecter le phytoplancton, en réduisant sa capacité à fixer le carbone par le procédé de photosynthèse et le zooplancton, en affaiblissant sa reproduction l’empêchant ainsi de transférer le carbone dans l’océan profond. Il s’avère que, dans certaines zones de la Mer Méditerranée, les quantités de microplastiques sont identiques à celles du zooplancton. Celui-ci étant consommé par les poissons, l’impact sur leur alimentation est direct.
Cela explique que la principale voie
d’exposition aux microplastiques pour les espèces aquatiques soit l’ingestion
qu’elle soit directe ou indirecte par l’ingestion d’espèces contaminées.
L’incidence de l’ingestion de microplastiques est assez variable d’une espèce à
l’autre mais il apparaît clairement que le risque d’exposition aux
microplastiques s’étend à toutes les espèces de la chaîne alimentaire jusqu’à
atteindre les êtres humains.
De manière générale, la toxicité des microplastiques peut prendre trois formes :
Pour ce qui est de
l’origine géographique des rejets de microplastiques dans les océans, il
apparaît qu’en Europe, en Amérique et en Asie Centrale, les principales
émissions soient dues à l’abrasion des pneus. En revanche, en Inde, en Asie du
Sud-Est, en Chine et en Océanie les microplastiques rejetés sont principalement
issus de textiles synthétiques. Cela peut s’expliquer par un taux de connexion
aux stations d’épuration assez faible. Or, il s’avère que les microplastiques
pénètrent dans l'environnement par trois voies principales :
- Via les eaux usées, les boues d'épuration ou par ruissellement de surface.
- Par fragmentation des déchets plastiques déjà présents dans l'environnement.
- Dans une moindre mesure, par rejet direct (déversement lors d’un transport par exemple).
Le traitement des eaux usées est donc une étape essentielle pour limiter le
rejet de microplastiques dans l’environnement et plus particulièrement pour
limiter la présence de microplastiques issus de textiles. En effet, il a été
démontré que, même si des microplastiques peuvent être libérés tout au long du
cycle de vie du produit, c’est bien le processus d’entretien qui est le plus
impactant.
Plusieurs études montrent qu’au cours d’un lavage entre 100 000 et 200 000 microfibres par kilogramme de tissu lavé peuvent être émises.
A noter qu’un textile libère des microfibres et que l’appellation microplastiques est réservée aux matières synthétiques.
Il est possible d’agir en amont en réfléchissant au choix de la matière première, en renforçant la résistance de la fibre, en privilégiant certaines constructions d’étoffe… mais aussi en aval en réutilisant et en recyclant pour limiter les mises en décharges de textiles et ainsi la libération de microfibres dans les sols. Cependant, le plus efficace reste d’agir au niveau de la phase d’entretien : lavage et traitement des eaux usées.
Pour ce qui est du lavage, les paramètres du lave-linge sont des facteurs impactants. Il peut être intéressant de sensibiliser le consommateur à laver moins, à privilégier des cycles courts à faible température ou encore à utiliser un filet de lavage. Des projets sont également en cours pour généraliser les filtres à microplastiques sur les lave-linges.
Au niveau des stations d’épuration, de nombreuses études sont en cours pour améliorer les processus de traitement. Le principal défi à relever est de développer des bonnes technologies dans les pays ayant une faible couverture en stations d’épuration comme c’est le cas dans certains pays en développement. Mettre au point des méthodes uniformes avec des performances claires permettraient réellement d’éliminer un maximum de microplastiques car une station d’épuration bien conçue et exploitée est très efficace. En effet, les stations d’épuration européennes retiennent plus de 98% des microfibres et microplastiques.
En 2018, plusieurs acteurs engagés dans la lutte contre la libération de microfibres pendant le lavage ont conclu un accord interprofessionnel qui prévoit de développer une méthode d’essai harmonisée mais également de collecter et partager des données pour évaluer l’impact de cette pollution et tester des solutions. En parallèle, le JRC a lancé en Février 2020 une étude de comparaison inter laboratoires pour déterminer la quantité de microplastiques présents dans des échantillons d’eau. A l’automne, les différentes méthodes utilisées par les laboratoires seront étudiées et les résultats analysés. L’idéal serait, par la suite, de normaliser la définition d’un microplastique et une méthode d’essai afin d’avoir des résultats comparables.
Plusieurs études montrent qu’au cours d’un lavage entre 100 000 et 200 000 microfibres par kilogramme de tissu lavé peuvent être émises.
A noter qu’un textile libère des microfibres et que l’appellation microplastiques est réservée aux matières synthétiques.
Il est possible d’agir en amont en réfléchissant au choix de la matière première, en renforçant la résistance de la fibre, en privilégiant certaines constructions d’étoffe… mais aussi en aval en réutilisant et en recyclant pour limiter les mises en décharges de textiles et ainsi la libération de microfibres dans les sols. Cependant, le plus efficace reste d’agir au niveau de la phase d’entretien : lavage et traitement des eaux usées.
Pour ce qui est du lavage, les paramètres du lave-linge sont des facteurs impactants. Il peut être intéressant de sensibiliser le consommateur à laver moins, à privilégier des cycles courts à faible température ou encore à utiliser un filet de lavage. Des projets sont également en cours pour généraliser les filtres à microplastiques sur les lave-linges.
Au niveau des stations d’épuration, de nombreuses études sont en cours pour améliorer les processus de traitement. Le principal défi à relever est de développer des bonnes technologies dans les pays ayant une faible couverture en stations d’épuration comme c’est le cas dans certains pays en développement. Mettre au point des méthodes uniformes avec des performances claires permettraient réellement d’éliminer un maximum de microplastiques car une station d’épuration bien conçue et exploitée est très efficace. En effet, les stations d’épuration européennes retiennent plus de 98% des microfibres et microplastiques.
En 2018, plusieurs acteurs engagés dans la lutte contre la libération de microfibres pendant le lavage ont conclu un accord interprofessionnel qui prévoit de développer une méthode d’essai harmonisée mais également de collecter et partager des données pour évaluer l’impact de cette pollution et tester des solutions. En parallèle, le JRC a lancé en Février 2020 une étude de comparaison inter laboratoires pour déterminer la quantité de microplastiques présents dans des échantillons d’eau. A l’automne, les différentes méthodes utilisées par les laboratoires seront étudiées et les résultats analysés. L’idéal serait, par la suite, de normaliser la définition d’un microplastique et une méthode d’essai afin d’avoir des résultats comparables.
Pour ce qui est de la
réglementation, la France, comme plusieurs pays, a déjà adopté une loi pour
restreindre la fabrication, la vente et/ou l'importation de produits de soins
cosmétiques contenant des microbilles. Depuis Février 2020, avec la loi
relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, elle
s’engage un peu plus pour limiter les microplastiques : en 2025 les lave-linges
neufs devront être dotés d’un filtre à microfibres plastiques. Au niveau Européen,
le Green Deal place la lutte contre les émissions de microplastiques comme une
priorité. Cela vient en complément des actions déjà lancées par la Commission
Européenne pour limiter les émissions de microplastiques provenant de
l’utilisation de produits tels que les pneus et les textiles et de la
production de plastique. Aujourd’hui, de nouvelles exigences réglementaires
sont nécessaires pour définir la taille des particules à filtrer, l’efficacité
de filtration requise ou encore un taux limite de relargage.
Ainsi, pour agir concrètement et lutter contre cette pollution microplastique, plusieurs axes stratégiques se dessinent :
Ainsi, pour agir concrètement et lutter contre cette pollution microplastique, plusieurs axes stratégiques se dessinent :
- Poursuivre la recherche sur la pollution plastique pour comprendre son origine précise et ses effets les plus nocifs sur la biodiversité afin d’orienter les politiques publiques.
- Soutenir les projets entre industriels et scientifiques qui développent des solutions innovantes en termes de réduction des déchets, de filtration des eaux, de conception de matériaux, d’économie circulaire…
- Définir et réglementer notamment la taille des particules à filtrer.
- Développer une méthode de test harmonisée, robuste et cohérente pour évaluer la libération de microfibres/microplastiques.
Mobiliser le grand public
contre la surconsommation d’emballages et de produits à usage unique et le
sensibiliser au tri des déchets, au recyclage et aux meilleures conditions
d’entretien des vêtements.