Depuis le 1er janvier 2021, après quatre ans et demi de négociations, le Royaume-Uni n’est officiellement plus membre de l’Union Européenne. Toutefois, un accord commercial a été signé afin de perpétuer un accès au marché commun sans coûts ni restrictions supplémentaires.
Cela constitue une très bonne nouvelle pour l’industrie du
textile-habillement. "L’UE représente le marché le plus important pour
notre industrie. Cet accord devrait aider à sauvegarder les 8,1 milliards d’€
de biens textiles exportés chaque année en Europe et à garantir l’avenir de
milliers d’emplois et de centaines d’entreprises" selon l’UKFT, la
Fédération anglaise du textile et de la mode. En effet, l’UE constitue 80% des
exportations de textile-habillement britannique.
Cependant, l’annonce de ce bel
accord cache la réalité des effets du Brexit. Selon les estimations de la
Banque d’Angleterre, le PIB britannique devrait baisser de -1% lors du premier
trimestre 2021. Si l’accord protège l’Outre-manche d’un no deal, il ne prend
pas en compte le secteur des services qui découlent de l’industrie comme
les agences de mannequins et d’événementiel. D’autre part, la complexité
administrative pourrait décourager les pays membres de l’UE à travailler avec
le Royaume-Uni. Cette complexité administrative causerait des retards dans la
supply chain, impactant davantage les petites entreprises.
Un autre problème réside dans les
règles d’origine. En effet, "Certains biens vendus vers l’UE par des
marques britanniques seront toujours sujets à des taxes" selon William
Bain, conseiller au sein du Brc. Ces taxes seront calculées selon l’origine du
produit. "Si la part de la valeur sourcée ou traitée en
Grande-Bretagne ou en Europe n’est pas suffisante, ces biens n’auront pas accès
au tarif préférentiel du marché commun" explique Delphine Arbonne,
rédactrice au Journal du Textile. "Cela veut dire que les origines pourront être cumulées bilatéralement. Un bien
sourcé, traité ou confectionné en UE, mais assemblé sur le sol britannique,
peut être qualifié comme étant originaire de Grande-Bretagne et vice-versa",
résume la plateforme Fashion Roundtable. La supply chain étant souvent
complexe, il en devient difficile d’établir l’origine d’un produit.
Journal du Textile - 12/02/21