La mise à l'arrêt du secteur de la mode se voit enfin traduite en chiffres. L’IFM précise les résultats de l’industrie de l'habillement pour le mois de mars 2020 et annonce une chute des ventes de 53% par rapport à mars 2019. L'e-commerce n’a pas été épargné avec -17% en moyenne pour l'ensemble des circuits de distribution.
L’IFM déclare que les chiffres d'affaires des magasins ont subi une
baisse de 18,7%, tandis que les ventes en ligne ont relativement
mieux résisté (-6,0%). Le mois d'avril, entièrement soumis au
mesure de confinement, verra ces chiffres se dégrader encore davantage,
prévient l’IFM.
Concernant les ventes d'accessoires (hors chaussures) pour la période de
janvier-mars 2020, celles-ci ont enregistré une baisse de 23,2% en
valeur par rapport au premier trimestre 2019. Celles du marché de la
chaussure accusent quant à elles un recul de 23,8% par rapport à
la période correspondante de 2019. L'e-commerce et VAD sont ceux qui s'en
sortent le mieux avec une baisse du chiffre d'affaires de 12,8% (accessoires
et chaussures). La situation est plus difficile pour les multimarques
indépendants qui affichent, eux, un retrait de leurs chiffres d'affaires de
27,3% pour la maroquinerie et autres accessoires et de 30,7% pour les chaussures.
Les différents scénarios envisageables
En ce qui concerne la suite et la fin du confinement, la filière se
retrouve, comme beaucoup d'autres, dans le flou. En vue de se préparer au
pire comme au meilleur, l’IFM a imaginé trois scénarios, du plus optimiste
au plus pessimiste.
Dans le meilleur des cas, la consommation de mode revient à la normale
d'ici la fin de l'année grâce à la réouverture de certains magasins à
compter du 11 mai. Les ventes retrouveront au deuxième semestre un niveau
comparable à celui de 2019. Sur l'ensemble de l'année, les ventes affichent
alors un recul de 17% pour l'année 2020.
Le scénario médian indique un recul de 20% des ventes sur
l'ensemble de l'année. L’IFM précise que ce scénario est, de son point de
vue, le plus vraisemblable. Il suit l'hypothèse d'un retour à la
consommation plus progressif et table sur un deuxième semestre 2020 en
retrait d'environ 5% par rapport à celui de 2019.
Enfin, dans le pire des cas, les ventes enregistrent un retrait de 25%. Ce scénario suit la logique d'une rupture dans la tendance du
marché. Le second trimestre affiche alors -10% par rapport à celui
de 2019.
Dans tous les cas, la baisse sera historique. La crise de 2008 n'avait
pas frappé aussi durement le secteur de l'habillement.