Un groupe de travail de l'Union Française des Industries de la Mode et de l'Habillement (UFIMH) élabore depuis mai une stratégie de relocalisation et réindustrialisation de la filière. Les quatre commissions dévoilent aujourd'hui 33 mesures à même d'accompagner un retour des commandes de textile-habillement sur le territoire français.
Sur le point de L'indépendance industrielle et de la prévalence des achats nationaux,
l'UFIMH propose la mise en place d'une "base industrielle technologique
française de la protection individuelle". Les commandes publiques sont évidemment au cœur de ce
projet. A ce jour, une mise en concurrence est obligatoire à partir de
40 000 euros de commande. Les représentants de la filière propose de
passer le montant à 100 000 euros, afin de permettre aux acteurs du
public d'en appeler à leur tissu d'entreprises locales. Est
également demandée une obligation d'au moins 15 à 20% de production
française dans les commandes. Dans cette démarche, les critères RSE
doivent être mieux certifiés, et pris en compte avec une pondération de
10 à 15 % sur les montants.
L'amélioration de l'outil industriel
est également développée. "La France souffre d’un déficit d’agilité en
termes de prototypage. Le problème, au-delà du prix, est d'avoir accès
aux tissus et accessoires afin de pouvoir réaliser rapidement des
prototypes et déclencher ainsi la commande. Il est donc
indispensable que la filière s’organise pour renforcer sa faiblesse",
pointe le rapport, qui évoque la création d'un outil de virtualisation
offrant idéalement matériauthèque, prototypage 3D, patronages,
gradation, prix de revient et autres. Une campagne devrait en outre être
menée pour permettre aux entreprises de s'approprier les dernières
avancées comme les textiles intelligents, objets connectés ou encore sur
les utilisations de l'intelligence artificielle...
Une vision
commission "Technique et Innovation" pourrait ainsi être organisée par
l'IFTH (Institut Français du Textile et de l'Habillement), dont le
rapport pointe que le financement public n'est pas sécurisé.
Le dernier point porte sur les mesures fiscales et accompagnement financier de la filière. Le maintien et l'élargissement du principe du Crédit Impôt Collection est demandé, de même que la mise en place d'un Crédit Impôt Production de 1 000 euros par salarié. Sans oublier la mise en place d'un "contrat de travail souple" permettant de créer des emplois de couturière à domicile.
En termes d'investissements, BPI France et la Caisse
des dépôts sont appelés à aider les entreprises à investir dans des
outils de production plus souples en termes de quantité produits. Est
proposée la mise en place d'un plan annuel d'investissement technique et
financier afin d'accompagner la transition. La formation n'est pas
oubliée, et l'UFIMH veut mettre à profit l'opérateur de compétence Opcalia pour accompagner les entreprises.